Porte-mots

Atelier conçu et mené par Sarah Venturi au centre pénitentiaire des Baumettes à Marseille

Du 6 au 13 décembre 2021

Le projet Porte mots consiste à mettre en forme et en espace des mots, phrases, textes, créés ou empruntés, sur des chemises d’homme blanches, au moyen d’outils graphiques et picturaux. Il s’agissait là de faire de la chemise d’homme blanche un support plastique, d’écriture, et donc de la détourner de ses usages et symboliques habituels, tout en explorant et en exploitant ses particularités formelles et matérielles (dos et face, tissage et épaisseur des toiles, manches, cols, poches, manchettes…).

Les principaux matériaux proposés étaient des draps blancs et des chemises d’homme à manches longues blanches recyclées, de la peinture acrylique mélangée avec de l’encre de Chine, des pinceaux et des feutres de différentes formes et tailles. Une documentation visuelle d’un ensemble d’œuvres de l’histoire de l’art, en lien avec le projet, était aussi proposé.

Un premier travail de familiarisation et d’expérimentations plastiques a été réalisé à partir des prénoms, en collectif, sur des draps cousus ensemble, disposés sur tables, à la manière d’une nappe de banquet.

Dans un second temps, chacun a travaillé sur une ou plusieurs chemises, à partir de ses notes, projets, désirs.

Chaque participant a engagé dans ce travail des aspects de son histoire personnelle, réelle ou imaginaire.

Cette « nappe » qui nous rassemble aujourd’hui, selon son mode d’exposition et ses usages, peut être aussi cape, drapé, étole, tissus à motif, banderole, tableau… De même que la série de chemises réalisée, où les lettres ont souvent laissé place aux images peintes, pour la création d’ « alphabets » formels singuliers, sont à la fois « chemises poèmes », « chemises tableaux », et tout simplement poèmes et tableaux. L’ensemble de ce travail est présenté dans la bibliothèque du Centre pénitentiaire des Baumettes pour que les Porte mots « secondes peaux » puissent résonner avec les livres.