Semaine de la Pop’Philosophie 2019

Philosophie, sociologie et esthétique du crime

Entrée libre. Réservations conseillées resa.popphilo@gmail.com.

Samedi 2 novembre, la Semaine de le Pop’Philosophie s’invite au Frac.

L’Esthétique du crime.
Avec Françoise Gaillard, historienne des idées, suivi d’un échange avec Isabelle Malmon, chercheuse et essayiste.

« À première vue, rien de plus paradoxal que d’envisager le crime sous l’espèce de l’esthétique. Et pourtant c’est ce que propose Thomas de Quincey dans son essai paru en 1854 : De l’assassinat considéré comme un des Beaux-Arts, et qui figure en bonne place dans L’Anthologie de l’humour noir d’André Breton. L’auteur, non sans une certaine ironie macabre, y imagine une société de connaisseurs en meurtres qui se réunit régulièrement pour juger des crimes célèbres sous le seul aspect de leur valeur et de leur qualité esthétique. Le crime socialement condamnable au plan de l’éthique, trouverait-il une légitimité au plan artistique ? La question est posée. Car en jouant sur le double registre de la monstruosité et de la créativité, ne fait-il pas, au sens fort du terme, oeuvre ? Mieux encore, ne serait-il pas la forme la plus aboutie du sublime où l’on sait que l’horreur et la jouissance esthétique se mêlent ? Sans compter que par son ancrage dans la culture journalistique et populaire il anticipe sur le « pop art ». »
Françoise Gaillard

Scènes de crime au musée. Avec Christos Markogiannakis, essayiste et auteur de romans policiers et de Scènes de crime à Orsay. Suivi d’un échange avec Marie-Paule Vial (ancienne directrice des musées de Marseille).

Du Louvre à Orsay, en passant par le Metropolitan Museum of Art de New York, Christos Markogiannakis vous invite à un voyage criminartistique à travers le temps, l’histoire et la mythologie, au cours duquel vous croiserez meurtriers de masse, bandes criminelles, familles maudites, femmes fatales et tueurs en série. Dans tous les musées du monde, et leurs innombrables chefs-d’oeuvre, le meurtre s’affiche dans chaque recoin, comme une terrible forme d’art ! Avec Thomas de Quincey comme guide, et en appliquant les principes de la criminologie et de l’histoire de l’art, il sera question de l’assassinat dans l’art, et comme un des beaux-arts. Des oeuvres de Moreau, Cézanne, Delacroix, David, Levy-Dhurmer, entre autres, seront examinées comme des scènes de crime et donneront lieu à une enquête fouillée, s’inspirant des principes des équipes judiciaires et médicolégales. De quelle typologie de meurtre est-il question ? Quels en sont les enjeux factuels et historiques ? Qui sont les victimes ? Et surtout, quel portrait peut-on tracer des coupables : quel est leur profil, leur background, leur mobile ? Des réponses apportées à ces questions dépendra la possibilité de faire éclater la vérité au grand jour.

Retrouvez le programme complet de la Semaine de la Pop’Philosophie ici.

​Les Rencontres Place Publique, crées en 1994 par Jacques Serrano portent aujourd’hui la semaine de la Pop Philosophie, et ont initialement convoqué des intellectuels français et étrangers afin de leur proposer d’activer dans le champ de l’art les systèmes de pensée propres à leur discipline – sociologie, philosophie, sciences politiques… Dans les années 70, le concept de « pop’philosophie » a été proposé par le philosophe Gilles Deleuze, pour qui la pratique de la philosophie ne se fondait pas uniquement sur des savoirs classiques et académiques, mais s’envisageait à partir d’un référentiel hétérogène puisant tout aussi bien dans les films de série B que dans les oeuvres des écrivains de la beat génération. La « Semaine de la Pop philosophie » crée en 2009 par Jacques Serrano, renvoie aujourd’hui à un moment de la philosophie qui s’empare de nouveau d’objets de la pop culture et de la culture médiatique. Bien plus qu’un style, une méthode ou un champ de recherche constitué, la Pop philosophie est une injonction à jouer le jeu même de la philosophie. « La Semaine de la pop philosophie est un festival de philosophie qui bénéficie depuis sa création en 2009 d’une reconnaissance exceptionnelle de la part du monde de la philosophie, et de nombreux acteurs et médiateurs de la pensée contemporaine en France et à l’étranger. La vocation de la Semaine de la pop philosophie est de révéler, soutenir et accompagner un nouveau moment de la philosophie qui se manifeste, chez de nombreux philosophes, par la volonté de créer des concepts à partir d’objets issus de la pop culture et de la culture médiatique. Enfin, ce festival est le seul dans le champ de la création artistique et intellectuelle qui partage et défend avec de plus en plus d’économistes l’idée selon laquelle ce sont désormais les capacités à produire des concepts qui constituent les fondamentaux de l’économie de demain. »

Jacques Serrano