Nicolas Daubanes, Le monde ou rien

Exposition dans le cadre de la 6e édition de PAREIDOLIE, salon international du dessin contemporain – Château de Servières, Marseille

Nicolas Daubanes, lauréat du prix des Amis du Palais de Tokyo (2018) et du grand prix Occitanie d’Art Contemporain (2017), est cette année l’invité du FRAC dans le cadre du partenariat avec le Salon du Dessin Contemporain PAREIDOLIE, donnant l’occasion au château de Servières de renouveler son soutien à l’artiste.

Plateau experimental
© Photo Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur / Laurent Lecat.

« Liberté et révolte, « élévation » au sens physique comme moral du terme sont des thèmes que l’artiste a longuement explorés au cours de résidences et workshops, notamment en milieu carcéral. Ainsi, lors de sa récente résidence dans la Briqueterie de Nagen (Haute-Garonne) il a prolongé et formalisé ce questionnement à travers le matériau constitutif de la toiture : la tuile d’argile, avec laquelle il a réalisé ce toit présenté à même le sol du FRAC. Toit protecteur dans le cadre familial autant que toit promontoire, il est le siège et le symbole de la rébellion. Aux murs, les différentes techniques de dessin dont celles récemment explorées par l’artiste composent une série inédite : dessin à la limaille de fer aimantée ou incrustée sur verre ou encore sur porcelaine et dessin au scotch, chacun dans son vocabulaire et sa mise en œuvre renvoient à ses interrogations sur les limites de l’existence et de la condition humaine, entre révolte et passivité. »

Martine Robin, directrice du Château de Servières

« Nicolas Daubanes réagit à la mort, à la perte. Son travail s’exprime dans une lucidité aiguë au sujet du sentiment de déréliction. Il décortique, s’attache à démasquer une oppression porteuse de l’emprise de peurs, si tristement indémodables. Constructions, déconstructions s’affichent au fil des projets. Des poutres malades s’effondrent, des traits de dessin en limaille de fer se décomposent, des sirènes de prison s’étouffent. Les gestes ainsi répétés, mettent à l’épreuve le fragile, se nourrissent de l’histoire, de ses traces. Ils redessinent des instantanés qui produisent une énergie volontaire. Cet engagement plastique revendique une absence perceptible visible reconnaissable par des contrastes ceux, notamment, des pleins, des vides dans le dessin ou des passages creusés puis délaissés volontairement dans ses installations. Il évoque un état fait, un état de violence teinté d’abnégation. »

Extrait du texe L’astragale de Valérie Mazouin, paru dans Ce même monde no. 2, le magazine du Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur

  • plateau expérimental

    20 Boulevard de Dunkerque

    13002 Marseille

Vues d’exposition