8M³

En partenariat avec Kelemenis & cie – KLAP Maison pour la danse.

À l’initiative de Michel Kelemenis, KLAP Maison pour la danse passe commande auprès de 10 chorégraphes danseur·euse·s basé·e·s en région de pièces courtes fondées sur la formule d’application de la distanciation physique : 4m², soit pour une danse, 8m³.

8m³, une métaphore du confinement peut-être, où l’espace exigu devient, grâce aux artistes, le point de reprise de l’imaginaire, cette chambre d’enfant d’où se rêve le monde. Une riposte d’artistes pour amortir en s’en emparant l’atteinte portée au corps engagé.

La danse est affectée consubstantiellement par les mesures barrières à l’épidémie. Le retour à une danse telle qu’on la connaît est indubitablement reliée à la levée de ces gestes barrières. Les métiers dont la pratique repose sur le corps engagé sont démunis. Le principe même d’une confiance naturelle préalable de l’un.e envers l’autre est altéré. Nous devons passer un gué en sol instable alors que l’autre rive n’est toujours pas visible. Pour l’heure, mains propres, contacts corporels exclus, la mesure magique de la distanciation physique définit le nouvel espace obligé d’un comportement assurant la sécurité de chacun : 4m², soit, pour un être vertical, 8M³.
Une initiative pour : Soutenir la communauté chorégraphique régionale par le biais positif d’une commande de création, Réactiver le lien de la danse avec le public et les quartiers d’implantation, Une reprise rapide et sécurisée de spectacles en sortie de confinement, Participer d’une manière viable pour la danse du chantier de création et de renouveau de cet été.

Trois chorégraphies seront présentées au frac :

Vendredi 15 octobre, 20h et 21h

8M³ – L’ingénue sorcière -Durée 10 min

Chorégraphie Michel Kelemenis, danse Aurore Indaburu, musique Paul Dukas, costume de la Barbe bleue(2015) Christian Burle.

Michel Kelemenis s’empare de la frénésie de la musique de Paul Dukas. Le choix musical agit en métaphore distante mais claire d’une humanité faussement naïve dont les pratiques, les inventions, l’ambition et les excès déséquilibrent le monde, sans maîtrise et dans l’emballement des réactions en chaîne. L’Ingénue sorcière Aurore Indaburu subit l’invasion de gestes en accélération toujours plus grands, toujours plus impossibles à contenir. Les pièces et personnages qu’imagine Michel Kelemenis équilibrent figuration et abstraction dans une liberté caractéristique que la palette expressionniste d’Aurore Indaburu éclaire d’étincelles humanité.

Aurore Indaburu
© Agnès Mellon

Samedi 16 octobre, 15h30 et 17h

8M³ – Horizon - durée 10 min

Chorégraphie, danse et musique Sébastien Ly.

Perspective… Point de fuite… Point de vue… Ligne de force… Le lieu où l’on se trouve est notre unique point d’appréhension physique du monde. Horizon pose la ligne comme point départ de tous les possibles. Incarnation calme autant que déterminée, la silhouette de Sébastien Ly traduit par le geste les sensations que lui procure le monde, mais aussi ses doutes quant aux marques que lui appose l’humanité.

Sébastien Ly
© Agnès Mellon

Samedi 16 octobre, 16h15 et 17h45

8M³ – La grande palmeraie de Tizi Ouzou- - Durée 10 min

Chorégraphie et danse Romain Bertet

Romain Bertet aime construire à partir de rebuts, de déchets. Plongé dans sa chambre d’enfant de 8m3, il retraverse les films qu’il a aimés/oubliés/détestés/appris par coeur/jamais vus, en glane quelques images, et tisse avec tout cela un chant à plusieurs voix. De ces chansons que l’on danse tout seul devant sa glace. Romain Bertet se qualifie de fouilleur. Ses pièces révèlent un goût prononcé pour des situations métaphoriques où l’introspection agit en moteur du corps, un corps en quête de formes scéniques et performatives nouvelles.

Romain Bertet
© Agnès Mellon